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La Crèche napolitaine de Christian Léandre Ganga : entre exubérance baroque, dévotion populaire et théâtralité profane

Gassin Culture Exposition

Après le succès de sa 1re présentation publique, l'exceptionnelle crèche de l'artiste Christian Ganga est proposée avec des décors renouvelés, de nouveaux santons et de nouvelles scènes entre exubérance baroque, dévotion populaire et théâtralité profane.

Du 09/12/2024 au 02/02/2025
Ouverture le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h. Le samedi et dimanche de 14h à 18h. sauf les 1er janvier et 25 décembre.

L'événement
Gassin est un village médiéval perché, au cœur de la presqu’île de Saint-Tropez… Son charme provençal typique est propice aux flâneries du temps de Noël.

L’office de tourisme accueille pour les fêtes de fin d’année une création originale et unique : la crèche napolitaine de Christian-Léandre Ganga. Après le succès de la première présentation publique de cette œuvre, dont la réalisation a nécessité plus de 10 ans de travail, cette nouvelle exposition sera réalisée dans des décors totalement renouvelé et dans un espace agrandi.

Cette exhibition coïncide avec la présence pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris de la crèche napolitaine d’Alberto Ravaglioli. Venez admirer cette composition unique dans le cadre grandiose de l’un des Plus Beaux Villages de France.

Les crèches napolitaines
La crèche napolitaine (presebbio napulitano), est une tradition artisanale qui s’est affirmée à la fin du XVIe siècle. Elle devient un phénomène de société et connaît son âge d’or au XVIIIe siècle. La théâtralité est la marque de la crèche napolitaine où les éléments sacrés se mêlent au profane avec des personnages de la vie quotidienne.
À l’orée du XVIIe siècle, relevant de la plus haute fantaisie, la tradition du « presepe » s’installe véritablement à Naples. L’action première de ce cheminement fut de positionner l’émergence du christianisme sur des ruines antiques. Les Rois Mages et leur suite composée de courtisans et d’esclaves sont la particularité des crèches napolitaines.
Au XVIIIe siècle, la réalisation des crèches devient une passion de la haute aristocratie et de la bourgeoisie napolitaine : chacun rivalise d’imagination pour créer des scénographies toujours plus recherchées, plus détaillées, plus exubérantes. Un artisanat d’art et de luxe se développe avec la participation des plus importants sculpteurs napolitains de cette époque. Signe de l’intensité de la ferveur pour ce divertissement : le roi de Naples Charles VII et la reine Marie-Amélie consacrent leurs loisirs à la fabrication de ces santons.

La crèche napolitaine s’épanouit dans ses excès baroques avec des personnages magnifiquement sculptés et parés d’habits luxueux et éclatants. L’exubérance des crèches napolitaines dépasse déjà les frontières.
Les santons (pastori) mesurent environ 40 centimètres. L’armature du corps est constituée de fil de fer et d’étoupe avec des membres articulés en bois travaillé. L’ensemble est recouvert par des vêtements variant selon la condition de chacun : pièce de soie chatoyante ornée de galons d’or et de pierres précieuses pour les uns ou simple gilet de peau de mouton pour les autres… Un soin particulier est apporté à ces habits comme à l’expression très réaliste des visages.
Les santons apparaissent dans un décor en profondeur par l’habile organisation de la perspective et du clair-obscur. Les figures typiques émergent : la beauté Procidienne, le noble, les bergers, le goitreux évoluent dans les scènes de la vie quotidienne de cette époque…


Crèche : plus de 800 ans d’art

C’est à Greccio, en 1223, il y a 800 ans cette année, que saint François d’Assise a conçu la crèche moderne. Très impressionné par sa visite de la basilique de la Nativité de Bethléem, François d’Assise veut transmettre, au sein de l’ermitage qu’il a créé, l’émotion qu’il a ressentie en reproduisant la scène de la naissance du Christ.
Dans cette communauté installée à flanc de montagne, il établit une mangeoire remplie de foin, un âne et un bœuf dans une grotte. Les crèches d’aujourd’hui s’inspirent de cette toute première scène de la Nativité : la présence de Marie, Joseph et des trois Rois Mages, Gaspard, Melchior et Balthazar.
Il célèbre une crèche vivante dans un cadre évocateur associant les villageois de Greccio qui vivent ainsi la « Nativité ». La coutume se répand alors sous l’influence de sainte Claire d’Assise, fondatrice de l’ordre des Pauvres Dames, les clarisses, et des franciscains.

Les crèches vivantes cohabitent avec celles fabriquées avec des figurines en bois ou en terre qui peuvent être exposées plus longtemps.
Ces reproductions permanentes se développent partout dans le monde chrétien et particulièrement en Campanie avec les crèches napolitaines qui apparaissent dans les églises à partir du XIVe siècle, puis dans les familles aristocratiques.

Christian Ganga
Christian Ganga, né en 1940 à Oran, est, très jeune, attiré par le dessin. Il intègre en 1965 le studio de Jacques Estérel, le créateur de la robe de mariée de Brigitte Bardot. Il prend la direction de la collection haute couture de cette maison. Parmi les clients de la maison figurent Michèle Morgan, Édith Piaf, Dalida, Brigitte Fossey ou Catherine Deneuve.
Le déclic se produit lorsqu’il découvre, au Louvre des Antiquaires à Paris, une crèche napolitaine. Il commence alors une collection de pastori napolitains du XVIIIe siècle. Après avoir travaillé en Italie comme directeur de collection où cultiver l’excellence est un devoir quotidien, il prend l’initiative d’étoffer sa collection et reprend la tradition des santons en terre cuite.

La création d’un santon nécessite environ un mois de travail, comprenant la création du corps et le costume. Sous les doigts de Christian-Léandre Ganga naissent ainsi les métiers de l’artisanat : boucher, boulanger, mais ce qui lui plaît particulièrement, c’est de faire vivre les métiers de service auprès de l’aristocratie (les perruquiers, gantiers, parfumeurs et autres chapeliers…).
L’expression unique de chaque personnage témoigne de la minutie apportée à sa création. Comme le dessin, il a appris la sculpture en autodidacte : les visages naissent selon l’inspiration du moment.

Les habits font l’objet de tout autant de soins de la part de l’artiste. Il utilise des tissus de grande qualité en privilégiant les tissus anciens pour confectionner des vêtements conformes au statut des personnages.
« Grand amoureux de l’Italie, j’espère communiquer ce tourbillon d’émotions par l’esprit de ma crèche, miroir de la vie quotidienne qui met en scène l’âpreté de l’indigent face au nanti désinvolte ».
explique l’artiste.